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katana.
« Un homme est venu juste avant toi. Il cherchait un
tatouage pour atténuer la laideur de sa main brûlée. Il avait ce
katana pour seule possession. Il m a dit que dans certaines
mains cette arme était maudite et que dans d autres elle
devenait magique, puissante. Il m a dit qu elle brûlait de façon
atroce ceux qui n avaient aucune bonne raison de l utiliser. J ai
tatoué sa main brûlée, plusieurs jours durant. Pour me payer, il
m a offert le katana, en utilisant un linge épais afin de pouvoir le
manipuler. J ai saisi l arme sans utiliser de linge et celle-ci ne
m a pas brûlé la main. »
L homme qui aima Masuji tendit la main vers l arme, ferma
les yeux et la saisit sans être blessé.
« Si tu fais ce choix-là, tu ne sauras jamais ce que tu perds,
lui dit-elle, ne vivant qu avec le souvenir de ce que tu as perdu et
que rien ne peut te rendre. Il n est aucune vengeance qui ne
déshonore l amour perdu... Va, homme, va mourir car tu n as
pas le courage d affronter la vie... Réfléchis à ce que je te dis !
C est tout réfléchi. J attends ce moment depuis dix ans...
La dernière fois, j ai tué plus de vingt de ses samouraïs avant de
tomber sous leurs flèches.
C était pour y renoncer... Ne comprends-tu pas, les dieux
t ont laissé en vie pour que tu renonces à te venger... Pour que
tu m aimes. Si j attendais un enfant de toi, irais-tu quand
même ?
-181-
Oui.
Va-t en, sale chien ! Je ne peux supporter davantage la
vue d un homme si lâche, à qui j ai tout donné et qui ne m a
jamais remerciée... Tu es l homme qui aima Masuji, tu n es que
cela, un fantôme, puisqu elle est morte et votre enfant avec... »
Alors Keiji, larme de tristesse dans un océan de regrets et de
non-dits, laissa s éloigner celui à qui les dieux avaient donné
une seconde chance, non pas pour se venger, mais pour aimer à
nouveau.
« Tu vas marcher vers cette forteresse et tu n y arriveras
jamais ! On te retrouvera dans un fossé, treize fleurs de sang sur
ton corps raide ! »
Alors que l homme qui aima Masuji s apprêtait à disparaître
de l autre côté de la colline, Keiji pensa aux treize fleurs de sang
qui n allaient pas tarder à le terrasser. Terrasser cet homme
qu elle aimait. Le seul qu elle ait jamais aimé.
-182-
8
« La légende ne dit pas s il a réussi ou non à se venger »,
précisa Isheido qui voyait bien que j en attendais plus.
« Mais l histoire nous l apprend d une autre façon, lui dis-je.
Le clan Ayashi a disparu il y a plus de cent ans, dans un
tremblement de terre. Maintenant je comprends mieux
comment un séisme peut mettre fin à un clan. Il lui suffit de
porter le nom de Miyamoto Musashi.
Votre maître aurait alors quelque chose comme cent
trente ans.
Ça expliquerait bien des choses, sa façon particulière de
dire : j arpente ma voie et nulle autre. J ai vu un magicien voler
et lancer des éclairs. J ai vu Musashi sculpter des vagues, du
sang, frapper plus vite qu il n est possible de le faire. Le monde
dans lequel nous vivons est plein de magie. Son katana sert le
dessein des dieux et son tatouage lui confère l immortalité. Voilà
son secret. Je porterai ce tatouage comme on porte un kimono
et je n aurai pas besoin d encre de Shô pour vivre à jamais. »
Face à ma détermination, Isheido grimaça.
Après notre mariage sur une jonque au large du domaine,
Isheido et moi passâmes deux années de pur bonheur dans la
nouvelle forteresse Nakamura. À la fin de la première de ces
deux années, elle me donna un fils, Ito.
Je passai la seconde année à m occuper de mon fils,
contrairement à mon père qui ne s était presque jamais soucié
de moi. Je n hésitais pas à le changer malgré la désapprobation
des servantes d Isheido et je lui parlais beaucoup, de tout.
J avais touché le bonheur. Et le bonheur m avait touché à un
point tel que j en avais oublié l existence de celui qui avait été
mon maître. Sa voix avait même cessé de me hanter.
-183-
Et puis l Impératrice-Fille me manda à Edo, où elle me
confia une nouvelle mission en craignant que ma paternité ne la
prive de mes services.
« Je suis tenté de refuser, lui avouai-je.
Si tu réussis cette mission, je ferai de toi le Shôgun. Mon
père est d accord. »
Une voix que l Impératrice ne sembla pas entendre me fit
sursauter : Tu ne le mérites pas, jeune Mikédi. Tu ne l as jamais
mérité.
« Quelle est la mission ? demandai-je en essayant de rester
impassible.
As-tu entendu parler de Kun Sahn ? »
Je souris.
« Le pirate... oui. On le dit immortel et invincible.
Je veux que tu mettes fin à ses agissements, peu importe
les moyens que tu utiliseras. Quand cette charogne se contentait
de piller des villes de Corée et d avoir la mainmise sur le
commerce de l opium venu de l Empire de Qin, je pouvais
tolérer sa présence sur son île de Sawadi, au nord d Hokkaidô ;
mais depuis peu, il s attaque à des commerçants des Poissons-
Chats et nuit grandement à l économie d Hokkaidô en coupant
des voies maritimes plus vieilles que l Empire. Rapporte-moi sa
tête. Tout ce que tu trouveras sur l île sera pour ton clan. Et on
dit le trésor de Kun Sahn d une richesse incomparable. »
Avec plus de la moitié des bateaux de guerre de la marine
impériale, je mis en place un blocus tout autour de l île de
Sawadi, à la naissance de l hiver. Et, jour après jour, je serrai les
mailles du filet, empêchant Kun Sahn de se ravitailler,
l obligeant à consommer toutes ses réserves de riz, puis ses
bêtes.
Plusieurs fois, il tenta de briser mon blocus, mais mes
canons envoyèrent ses vaisseaux par le fond.
Je lui proposai de se rendre, mais il refusa.
Le mariage m avait appris à être patient et, au plus fort de
l hiver, alors que la mer charriait des blocs de glace venus du
nord, je fis donner l assaut. Mes troupes mirent l île à feu et à
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sang et, après les avoir rejointes, j accordai à Kun Sahn le duel
qu il me réclama.
Entourés par mes samouraïs qui avaient l ordre de laisser
partir Kun Salin vivant si la victoire lui souriait, nous
engageâmes le combat. Je me battais avec un sabre et un
wakizashi, lui avec une arme ressemblant à un fléau, une masse
et un épieu liés par une chaîne longue d une coudée et demie.
C était un géant ; il semblait deux fois plus large que moi. Il
faisait tourner la masse au-dessus de sa tête à une vitesse
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